« Activité sociale » contre RSA: une contrepartie illégitime !

La polémique autour des propos de Laurent Wauquiez a le mérite de lancer un vrai débat : celui de la légitimité des prestations sociales et minimas sociaux… et de leurs conditions. Car malgré la polémique, ce n’est certainement pas un hasard si le clan Sarkozy se lance dans ce genre de provocations à un an des présidentielles. En effet, la thématique du pseudo « assistanat » est un thème porteur auprès d’une frange importante de la population française, qui estime que l’instauration de contreparties aux prestations sociales serait légitime. A tort bien sur, mais encore faut-il le prouver.


Nous allons voir pourquoi cette proposition, qui peut sembler aller de soi au premier abord, est une fausse-évidence. Et qu’au contraire, le véritable enjeu n’est pas d’imposer aux citoyens une contribution minimale à la collectivité, mais au contraire de rétribuer à chacun les droits citoyens qui sont les conditions préalables à toute participation à l’activité du pays. En d’autres termes, une mesure d’urgence s’impose comme un droit citoyen : un revenu minimum garanti sans conditions pour tous.

Mensonges et trahison républicaine : Wauquiez va trop loin

Je ne vais rentrer dans les détails de l’absurdité des propos de Wauquiez, mais je ne peux non plus faire l’impasse tellement ils sont indignes d’un haut fonctionnaire de l’Etat. Voici donc un peu de réinformation à l’attention de ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire de près.

Tout d’abord, non, le RSA n’est pas un gouffre financier ! Le RSA coute environ 8,5 milliards d’euros au total, c’est à dire une broutille, d’autant plus que cette somme est directement réinjectée dans l’économie puisque les bénéficiaires en dépensent la quasi totalité. Alors franchement, il y a bien pire  en terme de gouffre financier, comme par exemple le paiement des intérêts d’une dette illégitime, ou bien les fraudes des super-riches, et tout ce qui mine la justice sociale en France…

De plus, à moins de considérer que vivre en dessous du seuil de pauvreté est une situation enviable, non, vivre du RSA n’est pas une situation luxueuse. Que certains ménages qui cumulent le RSA avec un SMIC puissent éventuellement gagner autant ou plus que d’autres travailleurs est une chose, dire que cela est la norme en est une autre. De plus, plutôt que de dénoncer les avantages corollaires au RSA (gratuité de services, transports en communs etc), on devrait plutôt se demander pourquoi les travailleurs, eux, n’ont pas droit à ces avantages. En d’autres termes, plutôt que d’attiser les jalousies, on ferait mieux de réfléchir à comment élargir ces droits à tous.

Enfin, il faut abattre ce cliché selon lequel ceux qui vivent des prestations sociales sont des « assistés », qu’ils seraient coupables de la situation dans laquelle ils se trouvent et pire, coupables du déficit budgétaire de la France. La triste vérité, c’est que ces personnes sont pour l’immense majorité des victimes du déclin économique de l’Occident, qui est pris en tenaille entre les fuite fiscales des grandes entreprises et des riches citoyens, alimentant ainsi son endettement abyssal chronique, et surtout : notre incapacité à renouer avec une croissance qui crée de l’emploi. Les bénéficiaires du RSA ont donc légitimement le droit de bénéficier d’une assistance ! Et je n’invente rien : ces droits sont clairement proclamés dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, également inscrits dans le préambule à la constitution de la République, alinéa 11 :

[la loi de la République] garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence.

Alors Monsieur Wauquiez, êtes vous sur de vouloir trahir la constitution de notre République pour mener à bien votre chasse au pauvres ?

Face à autant de mensonges et de pitoyables raccourcis, on est en droit de se demander qui des pauvres ou des gens comme Wauquiez sont les véritables « cancer » de notre société. Mais il serait trop facile de jeter l’opprobre sur un seul homme. En effet, comme le dit Wauquiez lui-même :

Je dis tout haut ce que beaucoup pensent tout bas !

Wauquiez n’est pas coupable du fétichisme des français !

Un sondage semble malheureusement lui donner raison : une majorité de français seraient favorables à l’instauration de contreparties à la perception du Revenu de Solidarité Active. Voyez plutôt :

Vous rendez-vous compte ? A l’exception notable des sympathisants de Europe Ecologie-Les Verts, il y a un quasi consensus sur cette question ! Et si l’on observe la proposition d’imposer aux chômeurs de travailler gratuitement 5 heures par semaine, les résultats sont encore pires !

Si ce sondage révèle une véritable tendance de fond (ce qui reste à prouver), ce serait franchement inquiétant. En gros, cela signifierait – en exagérant à peine – qu’une majorité de Français sont favorables à un retour du Service de Travail Obligatoire si cher aux fascistes. J’exagère ? Dans la comparaison oui, j’avoue 🙂 . Mais dans le concept, on est exactement dans la même logique, qui est de l’ordre du : « hey vous les citoyens, rendez-vous utiles, sinon on vous coupe les vivres, et allez vous faire foutre ! »

Et de manière très ironique, cette logique reproduit, par le biais de la pseudo « solidarité nationale », les méfaits du capitalisme et du libéralisme que la gauche dénonce depuis longtemps : à la servitude volontaire des salariés – pris en otages par la propriété des biens de production et surtout par le chômage de masse – on y remplace la servitude des citoyens envers l’Etat sous la menace d’être exclus des droits sociaux fondamentaux.

Mais le pire, c’est que cette nouvelle servitude est approuvée par un espèce de Syndrome de Stockholm qui fait que les victimes mêmes du système – les citoyens de tout bords – se résignent à la mise en bière de leur Liberté, sous le prétexte qu’il s’agirait d’une « contrepartie normale » à la pseudo générosité de la nation.

Mais ils ne voient manifestement pas que cette « contrepartie » n’est pas légitime ! Le droit d’exister ne se négocie pas ! C’est un droit, point barre.

Alors bien sûr, les lecteurs qui n’ont pas l’habitude de me lire ici doivent se dire à l’instant où ils lisent ces lignes que je ne suis qu’un utopiste, complètement déconnecté des réalités économiques. Que ces belles intentions sont impossibles à réaliser.

Mais c’est précisément le contraire ! Et c’est bien parce que je sais qu’il existe des solutions viables et faciles à mettre en place existent, que j’ai le courage d’écrire cet article. (A quoi bon sinon ?) Et cette solution, c’est la mise en place d’un revenu universel, comme juste rétribution des droits du citoyen de chacun.

A mort le RSA, vive le revenu de vie pour tous !

Ce n’est pas la première fois que je parle du revenu de vie (ou dividende universel) sur ce blog, mais pour synthétiser, il y a plusieurs critères qui distinguent assez précisément ce qui fait de l’idée d’un revenu minmum garanti un bonne ou une mauvaise mesure :

  • La conditionnalité : faut-il prouver l’exercice d’une activité pour toucher ce revenu ? Les sans-emploi peuvent-ils le toucher de manière illimité dans le temps, à la différence des allocations chômage qui créent une pression sociale sur les chômeurs ? Ou bien ne fait-il qu’aliéner les jeunes à la manière de l’Allocation Universelle prônée par Alternative Libérale ?
  • L’égalité : tout le monde touche-t-il le même revenu ? Ou bien reproduit-il le système de classes sociales que l’on connait aujourd’hui avec notre système corporatiste ?
  • Ce revenu est-il parfaitement cumulable avec toute autre source de revenu ? Ou bien est-il dégressif, comme le revenu citoyen de Villepin ?
  • Il y a enfin, un troisième critère : ce revenu est-il redistributif, ou distributif ? Autrement dit, son financement est-il supporté par une partie de la population au profit d’une autre ? Ou bien est-il financé de manière à ne spolier personne, par création monétaire ?

C’est cette dernière question qui est la plus intéressante ici. Pourquoi ? Non seulement parce que la question du financement y est inextricablement lié (et que cette question reste un frein majeur à l’adoption du principe du revenu de vie). Mais aussi car penser le revenu universel comme une distribution a priori permet d’aboutir à la conclusion que le revenu universel n’est pas juste « une bonne idée » : c’est un droit fondamental.

Le problème du système redistributif

En France, nous sommes très fier de notre pseudo « modèle social » de redistribution des richesses et de protection sociale. Pourtant, est-il si idéal ? On commence bien à s’en rendre compte, notre modèle est certes protecteur, mais ne résout pas le problème des inégalités ! Et pour cause : il n’est pas configuré pour le faire.

Yoland Bresson explique assez bien avec sa proposition de « revenu d’existence », pourquoi il faut donc dépasser notre approche de la « redistribution » :

Le revenu d’existence, ce n’est pas une modification de la redistribution.(…) Imaginez le système comme un jeu de carte : actuellement, l’Etat distribue les cartes au hasard et, pour équilibrer le jeu, il prend des cartes aux gagnants pour les donner aux perdants afin qu’ils continuent à jouer. Le revenu d’existence fonctionne différemment, il propose de mettre un as dans les cartes de chaque joueur dès le départ avant de distribuer le reste des cartes.

Au delà de la belle métaphore du jeu de carte, cette vision se justifie aussi très bien au niveau théorique. Pour cela, il faut se pencher sur la question du système monétaire. Rassurez vous, rien de très compliqué.

Imaginons que nous ne partions de rien, comme au début d’une partie de monopoly. Ne faut-il pas commencer par donner une certaine somme d’argent à chacun pour que l’on puisse commencer à jouer ? En effet, comment les joueurs peuvent-ils commencer à s’échanger quoi que ce soit, s’il n’y a pas d’argent dès le départ ?

Il n’y a qu’une seule solution : que les personnes se mettent d’accord entre elles pour fixer les règles du jeu, la solution optimale étant bien sûr que chacun dispose d’une même somme de monnaie de départ.

C’est exactement pareil dans la « vraie vie » : on ne peut pas participer à la société si celle-ci ne nous donne pas un minimum de moyens pour commencer à créer des interactions avec les autres : éducation, soins, mais aussi de l’argent pour pouvoir investir dans ses propres compétences.

De plus, il n’y a aucune raison que les premiers joueurs aient touché une mise de départ, et pas les nouveaux entrants. A moins de s’appeler Ponzi ou Madoff, et de considérer que seuls ceux qui reçoivent un héritage suffisant ont le droit de jouer, tandis que les autres doivent commencer par se prostituer pour entrer dans la boucle.

Maintenant, vous allez me dire qu’il suffit que les anciens donnent aux nouveaux entrants, n’est-ce pas ? (comme on fait actuellement, après tout)

Mais comment on fait ? A qui on prend ? Sous quels critères ?

Et que se passe-t-il si ceux qui accumulent les richesses mettent leurs dépôts à l’étranger en Suisse ou aux Bermudes ? Ou si les politiques créent des niches fiscales qui épargnent certains citoyens au détriment des autres ? Ou si la richesse du pays diminue et ne permet plus de financer le revenu universel des nouvelles générations ?

Le seul moyen de garantir une parfaite résilience du système, c’est de créer un proportion fixe de monnaie distribuée entre tous les citoyens. Cette monnaie supplémentaire étant de toute façon ‘supprimée’ par la dévaluation de la monnaie résultant de son expansion : l’inflation. Et cette même inflation n’étant supportable que dans la mesure où chaque citoyen a reçu un dividende universel dont le montant augmente régulièrement.

Cette vision ‘distributive’ se justifie aussi parfaitement sur le plan moral. Pour cela je vous invite à vous poser la question suivante : quel est le lien entre les citoyens et l’Etat ? Est que ce sont les citoyens qui existent pour l’Etat ? Ou bien l’inverse : l’Etat existe par et pour les citoyens ?

Si Wauquiez était cohérent  avec lui-même, il répondrait positivement à la première proposition : l’existence de l’Etat est supérieure à celle des citoyens. il faut donc faire ployer les individus pour que l’Etat se porte bien en payant des impôts par exemple.

Si en revanche, vous êtes véritablement démocrates, alors c’est évidemment l’inverse : l’Etat n’existe que comme émanation des citoyens ! Il n’existe que parce que les citoyens acceptent cette entité comme légitime et nécessaire pour aboutir à un juste compromis démocratique. Mais la présence de l’Etat peut à tout moment être remise en cause par ceux pour qui il existe : les citoyens. Et dans ce cas, il est absurde que les citoyens paient des taxes – avant d’avoir touché le moindre bénéfice de l’intervention de l’Etat.

Le modèle d’un revenu universel distributif est donc supérieur au modèle redistributif car il est conceptuellement plus pure et résilient ! Il n’est pas dépendant d’un système fiscal bancal, et plutôt que d’adoucir tant bien que mal les inégalités,il crée une véritable égalité.

Une contrepartie légitime au droit de propriété

Une autre approche permet d’aboutir à la nécessité du dividende universel, à la fois comme unique système monétaire viable, mais aussi comme une juste rétribution de la citoyenneté. Cette approche, c’est le rapport à la propriété.

Stéphane Laborde ne cesse de s’efforcer de l’expliquer : en tant que citoyens, nous sommes actionnaires de la nation, et donc de ses richesses. Il prend un exemple intéressant (et d’actualité) pour expliquer son raisonnement : les gaz de schiste ! Dans le cas d’une entreprise gazière privée qui exploiterait le sous-sol français pour y extraire des gazs de schiste, cette entreprise exploiterait en fait des richesses qui appartiennent à la nation, donc aux citoyens : c’est un bien commun. Personne ne devrait donc pouvoir exploiter cette ressource sans dédommager les co-propriétaires du territoire : c’est à dire les citoyens en vie, mais aussi les futures générations de citoyens, puisque celles-ci seront privées des ressources naturelles de leur pays. D’où la nécessité d’un dividende universel comme rétribution à chaque citoyen de la richesse du pays.

Cet argument est aussi justifié théoriquement par la clause lockéenne, qui en gros, stipule que l‘on ne peut être propriétaire d’un bien si cette propriété nuit aux libertés des autres citoyens. Par exemple, si un stade de foot ne vend ses places que par abonnement annuel, et que les abonnés ont le privilège de le renouveler automatiquement leur abonnement, ces derniers auront rapidement compris l’intérêt de le renouveler tout le temps, quite à revendre leurs places au black. Tandis que les autres supporters devront soit 1. avoir des amis sympa qui leur vend la place à un prix raisonnable 2. payer plus cher leur ticket … ou bien 3. rester devant leur télé… On a donc des supporter de première et de seconde zone. Injuste n’est-ce pas ?

Un autre exemple, c’est le cas de l’unique source d’eau dans le désert : si l’on octroie la propriété de cette source à une entreprise privée, il est évident que tous les habitants de ce désert seront indécemment ponctionnés par le monopole ainsi créé. Et tout ça, juste pour assouvir un besoin vital : s’hydrater.

John Locke, qui était pourtant libertarien, établit ainsi une limite intrinsèque au droit de propriété si cher aux libéraux : la liberté d’autrui ! Et bien qu’il ne prônait pas en son époque le dividende universel (on était au XVIIème siècle…), cela constituerait pourtant un compromis tout à fait acceptable au dilemmes énoncés par Locke : garantir la possibilité d’accumuler les richesses sans mettre en péril la possibilité de nouveaux entrants de participer.

Exigeons le respect de notre droit !

Pour toutes ces raisons, ainsi que celles que j’expliquais ailleurs (et par d’autres chemins : en partant de l’analyse du système monétaire par la crise de la dette) la distribution d’un dividende universel à tous les citoyens n’est pas seulement une bonne idée permettant de réduire les inégalités et de garantir « l’utopie » d’une dignité humaine : c’est un droit fondamental et inaliénable.

Le dividende universel, c’est le seul système monétaire qui respecte l’égalité des citoyens de différentes générations. Tout système monétaire qui respecte d’autres règles est au mieux un système déséquilibré, au pire, il s’agit d’une bonne vieille pyramide de Ponzi. (Je penche pour la seconde hypothèse)

Et c’est également pour ces raisons qu’il est inacceptable d’imposer des contreparties à dispositif  tel que le RSA (aussi mauvais que soit ce dispositif).

Alors franchement, ce n’est vraiment pas l’heure de brader votre Liberté sous prétexte qu’il faut « viabiliser » la solidarité nationale. Un revenu minimum garanti est un droit dont vous disposez en tant que simple citoyen. A condition de l’exiger !


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48 commentaires

  • Clément HDB

    D’une part, je trouve que le dividende universel est un sujet intéressant, et qu’il représenterait un idéal de société vers lequel on pourrait essayer de tendre. Je trouve aussi que dans le cadre d’un dividende universel, il est normal de ne pas demander de contrepartie à son attribution, ce dernier venant d’une création monétaire qui bénéficie à tous le monde. C’est en tout cas très bien de rechercher de nouveaux modèles de société, à un moment un peu charnière pour la France et l’Europe et je t’en félicite une nouvelle fois.

    Cependant d’autre part, je trouve normal de pouvoir demander une contrepartie au RSA. Le RSA vient des impôts des contribuables, et même si ce n’est pas le poste de dépense le plus important, il est juste que la collectivité, l’Etat, c’est à dire l’intérêt général puisse exiger une contrepartie au fait de faire vivre quelqu’un. Je précise qu’un citoyen a déjà des droits par sa naissance: celle d’avoir accès aux infrastructures publiques, à la santé, à la sécurité, à l’éducation…etc. Alors non, le citoyen est TRES loin d’être laissé à lui même et a déjà une tripotée de droits sans contrepartie demandée, dès sa naissance, merci de le constater au milieu d’une de tes diatribes mélanchonistes.

    Cette idée que tu es actionnaire de l’Etat est très contestable. L’actionnaire a acquis son patrimoine, soit en travaillant pour la plupart des petits porteurs, soit en héritant du travail de ses parents, le citoyen n’a rien fait pour. Si je suis éventuellement ouvert au dividende universel/revenu de vie, c’est pour ses vertus économiques et sociales, et pour sa philosophie: libérer du travail, et permettre à chacun de vivre dignement. En aucun cas, obtenir une allocation ponctionnée sur le travail d’autres personnes sans aucune contrepartie n’est un droit inaliénable: la preuve pour recevoir le chômage, il faut chercher du travail.

    Quant aux méthodes que tu emploies pour nous convaincre, mieux vaudrait ne pas en parler. Plus que ridicule, la comparaison avec le STO est indigne de toi, c’est aussi pour ça que le débat politique est souvent pourri: par des espèces de points Godwin de ceux qui excluent du débat quelqu’un qui n’est pas 100% politiquement correct. Je suis conscient des visées électoralistes de Wauquiez, ça n’est pas la question. La question c’est de savoir si il est justifié d’exiger une contrepartie minime au don d’une certaine somme perçue en imposant les autres contribuables. Pour moi la réponse est oui. Je ne demande pas les travaux forcés, 5 heures ça n’a jamais tué personne et au contraire ces 5 heures permettraient peut être à la personne de rester plus en lien avec le monde du travail et de pouvoir retrouver une activité plus facilement.

    Je sais bien qu’inventer des droits en tout genre est l’apanage de notre époque, mais méfions en nous. Comme disait Baden Powell, le fondateur du scoutisme, « faites vos devoirs, vos droits seront reconnus ensuite ». Dans ce cas là, je dirais qu’avoir la chance d’être citoyen français avec le seul Etat qui ne te laissera jamais complètement tomber si tu persévère, impose des droits conséquents.

    Le mot de la fin: pour un libertarien je te trouve parfois assez communiste sur les bords…

    • @Clément

      D’une part, je trouve que le dividende universel est un sujet intéressant, et qu’il représenterait un idéal de société vers lequel on pourrait essayer de tendre.

      Ravi de te l’entendre dire, mais depuis le temps qu’on en discute, que j’argumente, et que à reculons, tu finis par me dire ça, j’ai tout de même envie de dire… et c’est tout ? 😉

      Ensuite, je trouve que tu déplace le centre du débat, puisqu’il est évident que je ne défends pas le RSA. Faut que ce truc disparaisse au profit au minimum, d’une allocation universelle. Mais dans le mécanisme du revenu de base, il y a de toute façon une contrepartie à aller chercher dans le financement. Je ne nie rien de ce point de vue là. D’ailleurs, même le dividende universel à une contrepartie : l’inflation, qui joue finalement le même effet que la TVA dans l’hypothèse ou ce serait le moyen de financement retenu lors de la mise en place du revenu de vie.

      Donc on est évidemment d’accord qu’il faut bien qu’à un moment ou à un autre, les citoyens mettent la main à la poche ! Je dis juste qu’avant de donner quoi que ce soit, il faut d’abord avoir reçu. C’est de la pure logique : est-ce qu’au monopoly les joueurs commencent la partie avec un découvert ? Non!

      Cette idée que tu es actionnaire de l’Etat est très contestable. L’actionnaire a acquis son patrimoine, soit en travaillant pour la plupart des petits porteurs, soit en héritant du travail de ses parents, le citoyen n’a rien fait pour

      C’est vrai que ma comparaison est limitée à un point : l’Etat n’est pas une entreprise, du coup ses ‘actionnaires’ ne sont pas non plus comme les investisseurs d’une entreprise . Or c’est précisément ce que tu ne semble pas avoir saisi dans la suite de commentaire. Parce que l’Etat n’est pas une entreprise et que ces actionnaires sont des ‘citoyens’, la relation au capital en jeu n’est pas la même. Le capital de l’Etat a été acquis grâce à nos ancêtres, il est donc tout à fait normal que ce patrimoine nous revienne en héritage. or aujourd’hui ce patrimoine ne nous est pas reversé ! Pire nous avons même acquis un passif : 25.000€ de dette par personne.

      Et au fait, qu’à fait un enfant pour hériter de ses parents ? N’y a-t-il pas dans le concept d’héritage une « exception au mérite » ?

      la comparaison avec le STO est indigne de toi

      Tu es peut être trop exigent de moi 🙂 En tout cas tu es dur car j’ai quand même bien reconnu dans le texte, que la comparaison était un peu abusée…. mais le concept est similaire. Et pour ma décharge j’ai écrit cet article un peu vite.

      La question c’est de savoir si il est justifié d’exiger une contrepartie minime au don d’une certaine somme perçue en imposant les autres contribuables.

      Oui. La vraie question est même très précisément dans le « en imposant d’autres contribuables ». Et la réponse est donc à nouveau dans le financement : comme je l’ai dit plus haut, une taxation par TVA ou une création monétaire ne posent pas de problème puisque tout le monde contribue de la même manière, par sa consommation ou par l’inflation. Dans ces circonstances, la contrepartie existe déjà, pas besoin de STO :p
      Mais bien sur, si le système devait être trop progressif, il y aurait alors un risque d’atteindre une rupture du consensus (puisque la liberté des individus de toucher un revenu de base nuit à la liberté des autres de s’enrichir).

      « faites vos devoirs, vos droits seront reconnus ensuite »

      Des devoirs, il y en aura toujours, oui. Je place néanmoins la barre « plus bas » que toi : le respect de la liberté d’autrui et de l’égalité en droit. C’est tout et c’est déjà énorme puisque rien que ce simple concept conduit déjà aussi loin que le dividende universel.

      Le mot de la fin: pour un libertarien je te trouve parfois assez communiste sur les bords…

      C’est pourtant très clair : si je suis défenseur du dividende universel, c’est aussi car c’est un très bon moyen d’évincer la toute puissance de l’Etat qui finit par oppresser plus que de servir l’intérêt général. Toute structure centralisatrice doit être fondée sur le libre consentement des subordonnés. Le communisme ne m’intéresse donc que très peu. l’anarchisme, un peu plus 🙂

  • Merci Stan pour ton article.

  • Excellent, rien à dire, si ce n’est qu’il faut continuer !

  • simono

    Sur cette affaire du RSA, je voudrais attirer l’attention de ceux qui font des commentaires sur le fait que l’on ne demande jamais l’avis des principaux concernés : les « bénéficiaires » . J’en connais et je peux vous dire qu’ils n’ont pas demandé cette allocation de plein gré. S’ils la reçoivent, c’est qu’ils n’ont pas d’autre choix. Il y a un chomage de masse depuis plus de 30 ans, beaucoup d’emplois d’ouvriers ont été supprimés ou délocalisés, et on ne veut pas en parler. Il n’y a pas de travail pour tout le monde.
    On fait croire à ceux qui ont la « chance » d’avoir un emploi que ceux qui touchent le RSA sont des feignants qui vivent très bien comme ça. C’est bien sur une diversion pour diviser les gens entre eux. Le RSA est une aumone qui fait basculer ces personnes dans la survie. Si elles vivaient si bien, comment se fait-il qu’il y a une explosion de la fréquentation des organismes de charité? Beaucoup de ces personnes sont en plus malades vu leur conditions de vie.
    Je trouve honteux que l’on s’en prenne à ceux qui sont dans la misère. N’oublions pas que la F rance est la 5ème puissance économique mondiale, le problème de la pauvreté aurait du etre résolu depuis longtemps.

  • Bien sûr que les propos de Wauquiez sont choquant. Mais, ce qui est peut-être le plus choquant, finalement, dans son propos, c’est qu’il propose aux RSastres de travailler 5 heures par semaine. Il y a un vrai aveu derrière tout cela: on n’a pas plus que 5 h à leur proposer. C’est une des premières fois, je crois, qu’un ministre français reconnaît, même implicitement, que le masse de travail disponible en France n’est pas suffisante. En gros, il vient de reconnaître que tous les discours sur le plein emploi sont des mensonges.

  • Clément

    C’est faux, dans le BTP et la restauration, des dizaines voire des centaines de milliers d’emplois sont vacants, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on fait venir des immigrés pour les occuper. Donc non il y a sans doute du boulot quand on veut en trouver. Par exemple, Macdo recrute à tour de bras…

  • @Clément

    Ben oui c’est le marché. Quand les salaires proposés ne sont pas intéressants, les hommes libres ne sont pas intéressés, et donc ne répondent pas.

    La solution ce n’est évidemment pas l’esclavage des pauvres. La solution c’est d’avoir un système monétaire qui permet de valoriser l’échange librement consenti en fonction de l’offre et de la demande.

    Ce qu’une monnaie forcée à dette forcée à intérêt forcée à variation forcée, ne permet en rien.

    Seul le crédit mutuel assure la liberté des échanges individuels.

    Aucun homme n’a de droit sur les autres hommes.

  • Clément

    Je suis d’accord, mais dans ce cas là qu’on ne vienne pas dire que les gens ne peuvent pas trouver de travail. La question étant: le dividende universel ne risque-t-il pas de faire baisser les salaires proposés, vu que les individus auront un seuil d’acceptation de revenus du travail plus bas, grâce à l’allocation du DU? 😉

  • @Clément

    Ben un marché libre doit gérer le « risque ».

    Et les hommes sont libres d’accepter ou pas de travailler pour autrui.

    A partir de là il n’y a pas de « risque » à assumer la liberté, c’est un droit c’est tout.

    Qu’après les employeurs n’arrivent pas à recruter parce que leurs salaires sont trop bas c’est mieux pour les hommes libres d’avoir des salaires plus hauts.

    Qu’après des hommes libres acceptent des salaires « bas » c’est leur choix, et si des employeurs arrivent à trouver du travail bon marché c’est bien, et dans la mesure où c’est librement accepté c’est bien aussi.

    Il n’y a donc rien à encourager ou à déplorer, il y a des hommes libres et égaux, dont les choix n’ont pas à être forcés.

    Quoi d’autre ?

  • Clément HDB

    Je m’interrogeais plus sur les conséquences économiques du DU, moins sur les conséquences philosophiques, mais je suis d’accord avec toi là dessus.

  • Les conséquences économiques sont des conséquences issues des présupposés philosophiques qui sont à la base de l’économie.

    Une monnaie bâtie sans respecter les droits de l’homme donne les résultats que l’on connaît.

    Ton questionnement est l’argument des esclavagistes pour refuser l’abolition :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_de_l%27esclavage#Les_arguments_.C3.A9conomiques

  • Clément HDB

    Je croyais que les hommes étaient libres selon toi, puis tu me dis qu’ils sont des esclaves?

    Merci pour le point Godwin. Je n’espère pas être un vilain esclavagiste. N’ai-je pas le droit de questionner un projet de changement aussi radical? Pour utiliser le même type d’arguments que toi, je dirais que ton argument est celui que les communistes ont utilisé pour couper la tête des capitalistes et instaurer une « dictature du prolétariat » avec les suites qu’on connait. Mais ce n’est pas pour ça que je n’estime pas tes arguments recevables.

    Ce n’est pas parce qu’on affirme une idée péremptoirement qu’elle est vraie. Je ne vois pas en quoi les droits de l’homme ont à faire avec la pérennité d’une monnaie, sinon ça fait bien longtemps que la monnaie chinoise aurait périclité. Pour moi, vos idées sont intéressantes, parce que comme l’instauration de la sécu après guerre, elles permettraient de « fermer la porte à la misère » et de libérer les classes populaire de leur prolétarisation dans un contexte d’augmentation des inégalités et de chômage structurel. Ce système permettrait aussi de changer le système financier qui ne permet pas au plus grand nombre d’accéder à un niveau de vie correct, et favorise les plus aisés, grâce au pouvoir monétaire de certaines institutions. Cependant, je me méfie de vos conception de justice car il est très facile d’inventer des « droits indéniables », qu’un état de fait bafouerait, et donc qu’il faudrait renverser. Tout le monde aujourd’hui invente des droits, notamment les minorités!

  • @Clément

    Ton point de vue se tient. Il y a quantité de chemins qui mènent au même résultat fondamental.

  • Je vais peut être dire une connerie, mais tu bosses Clement? T’as quel age en fait? (pour le coup de : si on veut trouver du travail on en trouve, c’est genre t’es encore jeune, ou bien t’écoutes sagement ce qu’on dit à la télé tout ca?)(remarque t’es peut etre né cynique aussi) (m’enfin, t’es pas obligé de répondre, t’as le droit de te faire les idées que tu veux aussi)

  • Clément HDB

    Une attaque Ad Hominem ça faisait longtemps! Je plaisante. Cependant, je ne suis pas sur que ma situation soit très importante. Si seuls les chômeurs pouvaient parler de RSA, on serait bien avancé!

    Pour info, je suis un pote d’école de l’auteur de ce blog 😉 Si tu veux tout savoir, je viens de finir mon stage de fin d’étude en audit financier, et je suis embauché à partir de septembre. Comme je n’en suis pas forcément 100% satisfait, je cherche des alternatives en parallèle… Donc tu vois, j’ai deux casquettes, j’ai du boulot, et j’en cherche!

    Avant que tu me colles l’étiquette de privilégié hautain que le déballage de mon CV peut légitimement m’apporter, je vais te dire que j’ai fais des petits boulots, j’ai fait les vendanges, j’ai bossé chez Macdo, j’ai travaillé dans une boutique de fringues, fait des stages, etc. C’est pour ça que je pense qu’il y a du boulot en France. Il faut peut être se réorienter, refaire une année d’étude, et être persévérant mais c’est possible malgré le chômage de masse. J’ai pas dit que c’était facile attention, et je ne suis pas du tout dans la culpabilisation de ceux qui n’en ont pas, c’est stupide. La difficulté à trouver un travail est évidemment très décourageante, surtout quand on a fait de « bonnes études », et qu’on est à bac+2, 3 4 ou 5. Il y a aussi le problème des salaires bas et de la mauvaise répartition de la valeur ajoutée.

    Mais dire qu’il n’y a pas de travail, c’est économiquement faux à mon avis.

    En France on a des facteurs structurels plus importants qu’ailleurs qui favorisent le chômage, notamment l’absence de mobilité: les gens ne sont pas d’accord pour bouger quand on leur propose du travail ce qui n’est pas le cas aux USA par exemple. On a aussi un système universitaire qui encourage les jeunes à aller dans des voies ou il n’y a pas de travail à l’arrivée. Au contraire, les études professionnalisantes sont trop laissées de coté et pas assez valorisées. On a aussi le problème de la mondialisation qui bénéficie au professions supérieures, mais qui fait partir les postes les moins qualifiés. Etc.

    Cynique? Si c’est être méfiant vis à vis de ceux qui nous proposent des panacées, peut être! Après je ne pense pas être l’égoïste froid auquel j’ai l’impression que tu me compares. J’ai 22 ans et je pense être assez conscient de la dureté de la vie, même si je n’ai pas connu de situation hautement précaire (et je regarde assez peu la TV!)…

    J’ai dit à Stan que j’écrirai un papier pour expliquer les choses qui me font peur vis à vis du DU (phénomènes d’incitation, d’inflation, de perte de capacité d’investissement par la dispersion ou le coût excessif, etc.). C’est très beau de vouloir changer la philosophie du système, mais souvenez vous que ventre affamé n’a point d’oreilles et que c’est le misère qui a mis le feu aux poudres en 1789 (S’ils n’ont plus de pain, qu’ils mangent de la brioche). Comme disait Rawls, les inégalités sont supportables si elles profitent globalement aux plus défavorisés (il est évident que ça n’est pas complètement le cas aujourd’hui). J’aimerais bien mettre un autre blogueur féru d’économie sur le coup. Je vais lui envoyer un mail!

  • O sorry, sympa d’avoir rép, c’était plus une question que monstre froid va.

    Ca me va mieux comme ca (si, c’est mieux de savoir un peu d’où les gens parlent).

    Le truc en fait, c’est que tu penses que y’a du travail, suffit de le vouloir. Et je préfère savoir que t’as déjà bossé au mac do (que moi par exemple les boulots à la con,j’ai plutôt tendance a en conclure : mais on serait pas plus mal a ne pas les faire (et que personne ne les fasse)), mais au moins tu connais un peu les boulots peu épanouissants.

    (mais c’est vrai que j’ai pas trop tendance effectivement a trouver que le boulot c’est le centre de la vie)

    Pour le : »Mais dire qu’il n’y a pas de travail, c’est économiquement faux à mon avis », la, y’a désaccord. Moi c’est plus j’attends toujours qu’on me démontre que le coup des offres d’emploi dans la restauration et les tp c’est pas de l’enfumage pour éluder les millions de chômeurs.

    « souvenez vous que ventre affamé n’a point d’oreilles et que c’est le misère qui a mis le feu aux poudres en 1789 », ça j’ai pas compris. L’idée du DU c’est justement de supprimer les ventres affamés.

    😉

    • bon et bien les présentations sont faites à ce que je vois :-))) Qui ramène les bières ?

      blague à part, oui Clément il y a des emplois vacants, mais bon, y en a-t-il autant que théoriquement nécessaire ? Il y a quand même 2 millions de chômeurs (officiellement) en France ! Sarko a pour coutumes de dire qu’il 500.000 emplois vacants…

      Le compte n’y est pas ! Tant bien même ces emplois trouvaient preneur demain, est-ce que la situation irait vraiment mieux ? Pour les déficits publiques oui, mais il resterait quand même 1,5 millions de chômeurs (officiellement, toujours…).

      Le chômage est structurel, dans ce pays. Alors bien sur on nous dit qu’il faut plus de croissance, qui’l faut relocaliser, blabla. Mais en fait, on ne fera qu’entretenir la précarité. Certains comme toi Clément s’en sortiront, mais les autres ?

      Réduire le temps de travail, on a déjà essayé, pas fabuleux. Ben oui, difficile d’imposer d’en haut à 40 millions de français une décision qui a plein de micro-conséquences à l’échelle des entreprises. Au final le problème n’a fait qu’empirer : les entreprises ont encore augmenté les gains de productivité sans crée de nouveaux emplois.

      S’il doit y avoir partage du travail, celui-ci ne peut que se faire volontairement. Et pour cela, une seule solution : le revenu universel. Comme le dit toto, ne pas travailler est-ce si grave ? Après tout, ça fait du boulot en plus pour les autres, ceux qui en cherchent !

      Aujourd’hui le travail n’intègre pas aussi bien qu’avant les gens dans la société. Les entreprises divisent les salariés pour pas qu’ils se rebellent. Le stress au travail augmente, les accidents du travail aussi. Et le pire c’est que ça coute cher en sécu ! Tout ça pour quoi ? Pour gagner un smic si tu as de la chance. Si tu es comme 25% des salariés en France, tu touche moins de 750€ tout ça pour engraisser les actionnaires. L’entreprise paternaliste du bon vieux temps, ça existe certes encore un peu, mais c’est rare.

      Alors franchement, moi je comprends les « dégoutés du marché du travail », les « chômeurs heureux » qui assument leur statut d’assisté.

      Le problème c’est qu’on est dans l’idéologie de la croissance. Donc tout le monde est censé produire pour augmenter la richesse. Mais à quoi bon au fond ?

      C’est pas comme si on était en train de bousiller la planète avec tous nos produits en plastoc, avec nos trajets en bagnole (pour aller au boulot justement tiens!), avec tout ces emballages qu’on jette parce qu’on a plus le temps d’aller faire le marché, de cuisiner, parce qu’on bousille notre vie à la gagner au fond !

      Alors oui, il faut ralentir. Et ça commence par se ralentir soi-même, par changer de mode de vie, par ne plus travailler pour certains, par travailler moins pour d’autres, ou télétravailler en freelance. C’est la force du DU. Il permet à chacun d’avoir le moyens nécessaires d’essayer de changer par soi même.

      Ca va pas se passer du jour au lendemain, mais je vois pas comment faire autrement. Si on fait pas ça de nous même, le changement nous sera un jour imposé de force. Non merci.

      😉

  • (b) (b) (b) Tiens les voila 😉
    Stan, ben écoutes, t’es de plus en plus meilleur 😉
    Bonne soirée

  • Clément HDB

    Toto je me suis mal exprimé. Bien sur qu’un des effets théorique du DU est de donner un minimum vital à chacun. Mais leurs auteurs semblaient se focaliser sur la philosophie du projet. Comme moi je doute des effets économiques de la chose, je préfère étudier le truc de plus près, afin d’être sur qu’il aura des effets positifs. Car si il aboutit à baisser le pouvoir d’achat, même si il conduit à libérer les gens du travail, ces derniers ne l’approuveront pas.

    Il y a des emplois vacants Stan, mais pas assez pour la totalité des chômeurs. C’est tant mieux car la totalité du chômage n’a pas à être comblé. Même les économies qui tournent à plein régime ont un taux de chômage « frictionnel » (quand un individu change de boulot par exemple, qu’il est licencié, il met un peu de temps à en retrouver, ou quand un individu rentre sur le marché du travail, etc.). Ce chômage est de l’ordre de 4%. En théorie, au delà, l’inflation se met à monter (c’est la théorie du NAIRU, le non accelerating inflation rate of unemployment).

    Réduire le temps de travail serait une bonne idée… dans une économie fermée. Au début les 35H ont je crois créé de l’emploi: normal une entreprise qui auparavant employait 5 employés a du en employer 6 pour le même boulot. Mais à long terme, ça diminue la compétitivité française ce qui fait que les entreprises perdent des parts de marchés, et sont obligées de licencier…

    Sur le DU j’essayerai de donner une réponse plus complète plus tard

    • @Clément : 1,5 millions de chomeurs, on est pas dans le frictionnel ! Surtout que ces chiffre ne comptent pas les chômeurs de longue durée qui sont radiés des stats !!! et sur les 35 h ce qui s’est passé en vrai c’est que les boites françaises ont gardé leur 5 salariés, et ont été plus efficaces. Du coup, on a la croissance sans l’emploi.

  • Rien ne remplace la réalité expérimentale.

    Il y a l’approche théorique qui en est issue après un peu de réflexion : http://www.creationmonetaire.info/2011/05/le-flux-lhomme-la-monnaie.html

    Et puis il y a l’expérience, qui permet de trancher : http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle#Namibie

    Le Scientifique a cette double démarche. Il ne se base pas sur des idées dogmatiques.

    Si ça fonctionne, alors il prend. Jamais l’expérience ne peut passer en second au bénéfice du dogme.

  • Clément

    Je suis d’accord avec la hausse de la productivité.

    1,5, non on est pas dans le frictionnel américain, mais la France est réputée pour avoir des obstacles institutionnels assez forts à la réduction du chômage, donc du coup le chômage structurel pour la même conjoncture est plus haut…

  • tetatutelle

    @ Clément (mais aussi un peu @ tout le monde) :

    En parlant du travail « qu’on peut trouver si on veut », vous commettez l’éternelle omission qu’on retrouve dans tous les débats et qui sincèrement m’agace : vous n’interrogez que l’intérêt en matière « financière », en oubliant totalement le critère « le plus déterminant » à l’acceptation d’un travail : la « capacité à l’exercer » ! En effet c’est quand même incroyable !……Et le travail dans le bâtiment est précisément l’un des meilleurs exemples : voudriez-vous « envoyer toutes les femmes exercer ce genre de job » ?…….Ah mais alors vous allez me rétorquer aussitôt qu’il y a « aussi la restauration » ! Ok, mais désolée « tout le monde n’est pas capable de devenir cuisinier ou serveur » (du moins comme « professionnel ») ! Si vous n’avez pas « les talents, capacités, comportements aussi…. » adéquats, vous ne pouvez pas le faire (et je ne parle même pas des « handicapés », qui eux touchent « l’AAH » et sont « encore plus restreints dans les possibilités d’emplois qu’ils peuvent occuper », et desquels « je fais partie ») !

    Alors SVP, tref de réactions « si simplistes qu’elles paraissent carrément sottes » ! Et non ce ne sont pas des idées de « jeunes », mais précisément tout l’inverse : ce sont « les personnes âgées moralistes » qui raisonnent ainsi, sur un argument là encore très simpliste : « dans leur temps (comme elles disent), les minimas sociaux n’existant pas », les jeunes n’avaient (soit-disant) pas d’autre possibilité que d’accepter « ce qui se présentait » !

  • Dans tous les cas mettre en centre le travail n’est pas de l’ordre de la République. Le travail forcé est prohibé par l’article IV des Droits de l’Homme qui indique clairement que nul ne sera tenu en esclavage.

    La devise de la République n’est pas « Travail, Famille, Patrie ».

    La devise de la République est « Liberté, Egalité, Fraternité ».

    Ceux qui ne comprennent pas l’aboutissement de siècles de servage, et veulent renouer avec la plus grande trahison de l’histoire de la nation, prennent un chemin qui n’est pas digne de la liberté dont ils jouissent et qui a été conquise de haute lutte.

    Le « travail » n’est qu’une forme de production et d’échange économique, qui consiste à vendre le produit de son temps d’activité à autrui, parmi beaucoup d’autres, et n’a aucune place privilégiée au sein de la République.

    Des hommes produisent et échangent ou donnent les valeurs résultantes.

    Ils définissent une monnaie universelle pour pouvoir le faire.

    Il n’y a pas à définir de mode de production et d’échange contraint.

  • Coucou tout le monde (oui hein, bon, c’est sympa ici)

    « Comme moi je doute des effets économiques de la chose, je préfère étudier le truc de plus près, afin d’être sur qu’il aura des effets positifs.  »
    Ok c’est sur, le défaut de l’idée du DU, c’est qu’effectivement on a pas encore d’expérience a grande échelle, donc normal de se poser des questions.

    « Car si il aboutit à baisser le pouvoir d’achat, même si il conduit à libérer les gens du travail, ces derniers ne l’approuveront pas. »
    Ca, perso je suis pas sure. Baisser le pouvoir d’achat si ca permet d’avoir de la sécurité, de la liberté et de la qualité de vie, les gens ne seraient pas forcement contre.

    (le coup de ton premier comm, si, moi STO je trouve pas ça injustifié comme terme)

    Et sinon, un petit lien (vous devez deja l’avoir lu ici)
    http://www.tdg.ch/actu/economie/2500-francs-vie-2011-05-16

    🙂

  • tetatutelle

    « Baisser le pouvoir d’achat si ca permet d’avoir de la sécurité, de la liberté et de la qualité de vie, les gens ne seraient pas forcement contre. »

    1) L’humain a aussi besoin d’une quatrième chose : « manger » !

    Par conséquent, oui il faudra bien quand même que « certaines personnes se fassent à l’idée de continuer à être productives », sans quoi on va effectivement vers un malaise……Mais cela dit « la question a été clairement posée aux allemands dans un sondage audiovisuel » et « à 85 % (je crois que c’est ça ?…) ils ont affirmé leur volonté de poursuivre leur vie professionnelle », donc s’ils ont répondu avec « sincérité », c’est plutôt bon signe…….sauf si les français étaient plus paresseux que les allemands (et qui peut répondre à cela ?) !

    2) Par rapport à la liberté la question est liberté « pour QUOI faire » ?

    Une liberté « pour rien » (expression de Jean-Paul Sartre) de fait ne sert à rien ! En effet, si nous n’avions que la liberté de rester au lit 24h/24 (sans que cela soit un choix personnel mais parce qu’il « n’y aurait rien d’autre »), en serait-ce vraiment une ? Je ne le pense pas. De fait chacun aspire à « faire des choses ». Or le problème à ce niveau c’est que « rien n’est gratuit », tout se paie ! Vous demandez la liberté d’aller au cinéma, au théâtre, au spectacle ? Il y a « une entrée à payer » ! Vous préférez le choix moins oisif de vous rendre utile par « un travail bénévole dans une association » ? Il y a une cotisation à payer ! Et tant soit peu qu’elle se situe à quelques kilomètres de votre domicile vous utiliserez la voiture (qu’il faut acheter et remplir régulièrement d’essence « qu’on ne vous donnera pas », bénévole ou non !). Vous avez l’esprit « citoyen actif » et vous souhaitez vous engager en politique ? Renseignez-vous vraiment sur « le budget nécessaire à faire vivre un parti », vous en tomberez des nues (le meilleur moyen de vous en apercevoir est encore d’adhérer à « un groupuscule » politique non éligible aux financements étatiques) !……Moralité : comment donc acquérir de quoi payer ces « libertés »-là ? Et bien hormis par « le travail », vois pas trop…. Si ça n’est pas par le vôtre, ce sera par celui d’une autre personne (et même si vous êtes rentier, cette rente aura été acquise au départ par un travail, même si cela remonte à plusieurs générations). On a beau dire et beau faire : hors du travail, pas de salut ! Sauf à……supprimer complètement la monnaie, rendre tout gratuit (ça peut être aussi une solution, c’est celle préconisée par les anars anticapitalistes) !

    Donc rien à faire, la société au DU nécessitera, pour fonctionner, qu’il y ait « encore des gens qui travaillent » ! Sans quoi à défaut de forcer, il faudra bien nous résoudre à « convaincre ». Mais je dirais que c’est dès maintenant que ce grand débat doit être lancé. Ne craignons pas d’organier partout en France des « réunions de localités » dans lesquels demander clairement aux citoyens : « qui est prêt à faire quoi », « a envie de faire quoi » et peut-être aussi et surtout est « capable de quoi » ? Eh oui, l’Allocation Universelle est en effet une formidable bonne nouvelle avant tout pour les personnes « inaptes au travail productif » ! A l’évidence celles-ci on ne peut les « mettre au boulot » sous prétexte qu’elles sont soit-disant une « charge pour les autres », quand on ne peut pas faire quelque chose « on ne peut pas le faire » ! Mais pour autant malheureusement on est fait comme les autres humains pour le reste : on a « besoin de manger aussi » ! Par conséquent ceux qui « ont les capacités à bosser » n’ont pas d’autre choix que celui de « se montre solidaires » en acceptant de bosser « pour ceux qui ne le peuvent pas » !

  • @tetatutelle , ah ben manger je sais bien, c’est pas que je sois contre le travail tout court hein (oh faut pas me faire dire ce que j’ai pas dit), contre certains taff oui, (tu veux une liste (tu l’auras pas) mais tu vois moi l’armée, les fabriquants d’armes et tout ce genre de choses, non hein, on a pas besoin de les faire), et c’est en ça que le DU est puissant.
    La liberté de dire « non » pour certaines choses.
    Et aussi la liberté de pouvoir quitter un taff si les conditions ne sont pas correctes. Le DU permettrait ça aussi, et un changement des rapports de forces (on ne serait plus à la merci d’un employeur). Et puis oui, on pourrait + avoir le choix de ce qu’on veut faire comme travail (et c’est pas rien mazette).

    Quant à la gratuité pour certaines choses, moi je suis pas contre. (tout ne se paie pas quand même hein 😉 )

  • Et sinon, que je suis d’humeur à faire la maline : »l’homme ne vit pas que de pain » (aragon).

    Pi oui le macdo aussi, moi j’serais du genre a en avoir strictement rien a faire si ca existait plus (genre les gens tu vois s’ils avaient plus envie d’y bosser, mais pas 1 seconde je songerais a leur faire la morale). Donc oui, bosser, mais pas pour faire n’importe quoi. (et les gens franchement ca dépannerait des fois s’ils réfléchissaient un peu avant de faire n’importe quoi comme taff, et si il y avait ce satané DU ils pourraient le faire (la y’a toujours l’excuse (non négligeable et qui pèse franchement sur la qualité de vie) : faut bien bouffer))

  • tetatutelle

    Et bien désolée, je ne suis « pas d’accord avec les principes de votre second paragraphe » ! Vouloir « utililser la force contre le consumériste » pour le contraindre à moins consommer est un acte  » au moinsaussi autoritaire que celui qui force au travail » ! Peut-être que « l’homme ne vivra pas de pain seulement » (ce bien avant Aragon est déjà un principe « biblique » !), mais le problème est que « tout le monde n’a pas le même appétit » et c’est « cela qui rend inévitable la surabondance » ! Je fais partie de ceux qui mangent beaucoup, donc à partir de là « oui j’exige que tous ceux qui bossent actuellement dans l’agro-alimentaire continuent à le faire » ! Alors entendez-vous « imposer les 2500 kcal pour tout le monde » ? Si vous faites cela, je crains que même Staline soit battu !……(et à ce sujet j’en profite pour vous donner un p’tit conseil de lecture très pertinent : « Les dépossédés » d’Ursula Le Gain, auteure anarchiste anticapitaliste américaine, l’édition je me rappelle plus mais vous trouverez ça sans problème sur le Net. Vous aurez ainsi le descriptif d’un monde « merveilleux » soit-disant, dans lequel tout est gratuit !……).

    Quant au Mc’Do, là aussi j’en suis « une cliente régulière » ! Et malheureusement pour vous je peux vous dire « ne pas être la seule » (si vous n’y allez jamais, évidemment que vous ne pouvez avoir l’idée de la longueur des « queues ») ! Donc Mc’Do arrêtera son activité non pas quand les salariés ne voudront plus y travailler mais « quand les clients arrêteront d’y aller » ! Et comme je vous dis que ça n’est pas demain la veille……les clients de M »C Do « protesteront pour continuer à avoir du personnel pour les servir » (moi en tête de file) !
    Améliorer les conditions de travail chez Mc’Do, ok. Fermer Mc’Do, non ! Refuser d’obéïr au patron, oui. Refuser d’obéïr au « client », non !

    Faut arrêter un peu, vous les décroissants, « d’imaginer » la majorité des gens d’accord avec vous ! Les gens d’aujourd’hui exigent au contraire plus que jamais de conserver la possibilité de « satisfaire jusqu’au paroxysme les besoins et désirs de leur nature animale » ! Ils ne demandent pas la qualité de vie mais la possibilité de « choisir leur mode de vie » ! Si une mauvaise qualité de vie est « délibérément choisie » par un individu et qu’elle « ne dérange pas l’entourage », de quel droit exigez-vous la possibilité de vous y opposer « pour son bien » ? Îl ne vous empêche pas, lui, de son côté, d’opter pour un mode de vie que vous considérez plus sain, vous devez donc « de même respecter son choix » ! Descendez de votre nuage, « mettez les pieds dans les magasins » et « observer » attentivement ce qu’il se passe. Et en guise de surabondance, vous constaterez à contrario des « ruptures de stock » ; et en guise de soit-disant « sur-effectifs », vous constaterez au contraire un « manque » ! Vous verrez que ça crève les yeux que « la demande reste insatisfaite » ! Car la demande (que cela vous plaise ou non) va en « s’accroissant de plus en plus » ! J’ai donné l’exemple de Mc Do. Je peux aussi donner celui de Flunch, ou  » jusqu’à l’heure pile de l’arrêt du service, il y a besoin de réapprovisionner en frites » (et là encore « je fais partie de ceux qui réclament » parce qu’un problème de palais m’empêche de manger des légumes) ! Donc « oui j’exige que les salariés ne débauchent pas tant que ce besoin subsiste » ! S’ils veulent diminuer leurs horaires, alors que la Direction embauche des salariés supplémentaires, il y a assez de gens sur les listes d’attente de l’ANPE ! Je vais enfin donner celui de Leader Price, expérience faite il y a deux jours seulement où la caissière m’a avoué « ne jamais obtenir de renfort si elle ne pestait pas » ! Quatre ou cinq caisses sont installées et « deux seulement sont utilisées » et cela en permanence (alors pourquoi avoir monté les trois autres ?…..) ! Elle-même considère qu’il y un manque, que les besoins sont « moins satisfaits qu’ils ne l’étaient il y a trente ou quarante ans » : c’est « exactement mon analyse », car il y a trente ou quarante ans c’était « mon époque » (celle de mon enfance et adolescence) ! Et effectivement on ne manquait de rien (ni de personnel ni de stock) ! Alors faut arrêter un peu avec ces bêtises (ces c…….. !), de dire que soit-disant il « n’y aurait plus de travail pour tout le monde » parce que les « machines » auraient soit-disant comblé les manques ! Mes trois exemples prouvent à eux-mêmes que c’est faut puisque parallèlement « les besoins se sont accrus » ! Il y a besoin « ET de personnel ET de machines » (les machines ne pourront jamais « tout » apporter) !

  • tetatutelle

    Bref, l’idée que j’essaie de faire passer est celle-ci : il ne s’agit pas de défendre le travail comme « valeur morale » (ça n’est pas le problème !). Mais de simplement le reconnaître comme « moyen incontournable de satisfaire les désirs d’abondance de notre nature humaine/ animale » ! Si l’abondance alimentaire et matérielle pouvait nous tomber du ciel et qu’on ait juste à l’attraper sans faire le moindre effort (là encore imagine biblique de « la viande que Dieu fit tomber du ciel » dans l’Ancien Testament !), je crois que tout le monde serait ravi (et bien content effectivement de pouvoir se consacrer exclusivement au bénévolat et à la création artistique) ! Mais bien malheureusement les choses ne sont pas ainsi faites, nous ne pouvons rien avoir sans le produire…….Alors que les personnes qui PEUVENT produire à hauteur des besoins acceptent de le faire ! Et prennent l’Allocation Universelle non pas comme un encouragement à cesser leur boulot mais au contraire comme « la p’tite prime encourageant à l’effort » (on peut voir aussi les choses de cette manière, non ?) !

  • @tetetatutelle : il me semble que vous faites dire à toto ce qu’elle ne dit pas (ça me rappelle un autre thread d’ailleurs…). Je n’ai pas envie de jouer au méchant modérateur mais ce genre de commentaire ne fait pas avancer grande chose. C’est même à la limite du trolling.

    Vous signalez le danger d’une sorte de « dictature de la décroissance ». Cette crainte est légitime, mais est-ce vraiment ce que toto est en train de dire ? A-t-elle parlé d’interdiction ? Non! Elle dit juste que le dividende universel pourrait naturellement conduire à une sorte de ralentissement non dommageable et surtout volontaire de l’économie. c’est un effet de bord souhaitable sans être le premier objectif recherché.

    En tout cas, étant habitué à lire les commentaires de toto, je la crois beaucoup plus libérale que ce que vous sous-entendez.

    Et au passage concernant le fait qu’il faut que les gens continuent de travailler. C’est bien sur une évidence, personne ne dit le contraire. Mais de toute façon le DU l’a parfaitement intégré : si plus personne ne produit, la valeur réelle du DU sera détériorée, forçant ainsi les gens qui s’en contentaient à recherche des revenus complémentaires (et donc à retourner travailler).

  • Bon, Stan, t’es cool, je m’étais pris un Staline dans la poire là, euh, bon (j’dis rien va)
    (au pire tetatuelle, tu vas chez moi, j’ai un peu expliqué (oui en vrac))

    non mais sérieux tetatutelle, utiliser la force moi? t’as vu jouer ca ou? C’est pas contraindre, c’est laisser la possibilité de (c’est le contraire voyons (pi si on veut jouer à dire n’importe quoi, j’te dirais c’est plutôt ceux qui vont au mac do qui contraignent les autres (que et oui, on peut se faire sa bouffe comme un grand))

  • Kaplau Heinrich

    Passons sur le cynisme qui me paraît total de Wauquiez (si demain pour obtenir des voix il faut dénoncer les repas gratuits aux restos du coeur ou encore dénoncer l’hébergement gratuit en hiver pour les SDF, je crois que ce genre de type n’hésitera pas à le faire). Au-delà du cynisme il me semble qu’il y a un impensé de nature moral. Une des premières valeurs (si ce n’est la première) du pouvoir actuel en France est le travail. Je pense que pour ces gens-là le travail est d’abord vu comme un impératif catégorique auquel il est choquant voire inadmissible de n’être pas a priori astreint. C’est la continuation de la vielle morale conservatrice selon laquelle une autorité supérieure est en droit d’imposer à tout individu la manière de vivre que ladite autorité (autrefois l’Eglise) décrète seule légitime. Après il s’agit de jouer sur le ressentiment généré par la frustration au travail (qui doit être grande pour beaucoup de personnes) en désignant des boucs émissaires commodes (l’ « assisté », cette nouvelle figure patiemment construite de l’indignité comme autrefois le ou la débauché-e, qui se complaît dans l’oisiveté alors que l’honnête travailleur qui se lève tôt trime et n’en peux plus de financer par son travail l’ « assistanat » – on connaît la rhétorique 🙂 ). Evidemment c’est beaucoup plus facile que de prendre la peine d’expliquer à la population les vrais enjeux et problèmes : la course à la productivité qui exclut de plus en plus de monde du travail et malmène beaucoup de ceux qui y sont encore ou bien le fait que le travail ne paie plus nécessairement de manière décente ou encore la captation d’une part de plus en plus grande de la richesse globale par une infime minorité alors que la grande majorité voit ses revenus presque stagner quand ce n’est pas diminuer etc…

  • tetatutelle

    « Je n’ai pas envie de jouer au méchant modérateur mais ce genre de commentaire ne fait pas avancer grande chose. C’est même à la limite du trolling. »

    Bon, donc dire ce qu’on pense, ce qu’on ressent, ce qu’on « est », ses inquiétudes, tu appelles ça du trolling ? Comme tu veux, et bien dans ce cas je te réponds que je suis « favorable au trolling », car moi perso je lui donne un autre nom : LIBERTE D’ EXPRESSION ! Et comme elle est « la première et la condition synéquanone à toutes les autres », si déjà elle n’est pas respectée, ça ne vient que confirmer le fait que « ça promet pour ces autres liberté » (en effet ça veut dire que « sur le terrain le jour J », quand un client pestera pour son droit à conserver du personnel quelque part, on lui répondra qu’il a « juste à la boucler », charmant !….) !

    « C’est plutôt ceux qui vont au mac do qui contraignent les autres (que et oui, on peut se faire sa bouffe comme un grand)) »

    Eh oui et on peut aussi « se fabriquer ses vêtements comme un grand » (nos grands-mères le faisaient bien, n’est-ce pas ?), et aussi ses meubles (fabriquer une table, une chaise et un lit, ça n’est pas si difficile après tout !), sa vaisselle (ben oui après tout ça n’est jamais que de la poterie, plein de personnes en font dans leurs loisirs !) et un de mes cousins s’était même fabriqué une voiture à l’âge de 15 ans (il n’est donc sans doute pas le seul garçon à être capable de le faire) : si on suit cette logique, « cessons les échanges économiques », faisons tout nous-mêmes ! Et bien oui : pourquoi faudrait-il « exclure uniquement la restauration du champ de l’échange économique » ? Quand j’achète une bagnole je « contrains » de la même façon ceux qui l’ont fabriquée que je contraints les serveurs de M’C Do de fabriquer mon hamburger !

    Désolée mais tu es donc dans « la pure logique de la contre-économie à l’anarchie anticapitaliste » ! Laquelle va de paire, une fois encore, avec « la décroissance » ! Désolée mais pour ma part mon raisonnement est celui-ci : je considère qu’à partir du moment où je PAYE quelqu’un pour me faire à manger, je ne le « contrains » pas ! (je le contraindrais si je venais à exiger qu’il me rende ce service gratuitement !) Je dis bien « exiger »). Car tu ne peux pas davantage contraindre quelqu’un à « se faire à manger lui-même » s’il préfère aller se faire servir moyennant quelques euros (l’absence de contrainte ne peut valoir que dans les « deux sens ») !

    Donc non Stan, désolée mais je ne sens pas Toto « libérale ». Car il n’est pas de libéralisme « sans libre-échange », remettre en question sa légitimité est par conséquent une attitude allant « en sens inverse du libéralisme » !

  • teteatutelle, t’es brave, mais là, tu me tannes un peu. C’est toi qui a rajouté le 4emepoint : faut bouffer. (pour moi c’est une évidence que le DU sert à cela en priorité). Après si pour toi bouffer c’est avoir le droit d’aller au mac do tout le temps, t’es gentille, tu fais un effort quand même (je te signales que le montant du DU ne permettrait pas ca, et que oui bouffer, des trucs de bases, y’a des gens qui manquent de moyens pour ça dans le pays).
    Pi moi j’ai fait que retourner ton argument (a la con).

  • tetatutelle

    « Après si pour toi bouffer c’est avoir le droit d’aller au mac do tout le temps, t’es gentille, tu fais un effort quand même »

    Non, je ne vois pas pourquoi je ferais un effort, tellement « je ne vois aucun mal à cela », excuse-moi (?!….). Et surtout « une majorité de français refuseront de le faire », c’est d’ores et déjà visible sur les files d’attente, mais si t’y va jamais évidemment tu ne vois rien donc tu pourras toujours te voiler la face et te borner dans ton imagination de « population entière décroissante » !…..

    « Le montant du DU ne permettrait pas ca »

    Ah tiens ?……Ben moi « avec l’AAH (700 euros mensuels), j’y arrive figures-toi » ! Or je crois savoir que « personne ne souhaite un DU d’un montant inférieur (et qu’il serait même proposé « un peu supérieur »), alors explique-moi, là je comprends plus…….J’ignorais que Mc’Do était classé parmi les restaurations « onéreuses »……..Perso « 9,50 euros » (et avec ça on mange déjà bien !), ça ne me paraît pas gigantesque du tout, je te mets plutôt au défi de me trouver un snack français pratiquant des tarifs aussi bas !……..Et puis là tu parles uniquement pour les gens qui vivront « exclusivement du DU » (c’est à dire les personnes en difficulté d’insertion, et donc une minorité).
    Bref, je vois que tu persistes désespérément à te montrer autoritaire…….mais rien d’étonnant pour une personne se reconnaissant ouvertement « communiste non stalinienne » (eh oui, manque de bol pour toi, je suis aussi « un autre fil sur ce blog : Les 10 mauvaises raisons de ne pas croire au revenu de vie » ! J’ai donc vu la « vérité » tombée sur toi) ! (et toi Stan, tu oses encore après ça la qualifier de « libérale » ?!…..).

  • Bon, toi t’es lourde c’est définitif. Après si avec 700 euros par mois tu vas au mac do, ben tant pis, tant mieux (t’as pas capté que tu vis ta vie, je m’en fous complet (et c’est pareil pour les autres), pi tu me gaves en fait a faire style tu comprends pas)). M’enfin ma brave, non avec un petit budjet tout le monde ne va pas au mac do parce que 10 euros ma cocotte, y’en a qui doivent faire des jours avec. Alors si avec le montant du DU, vous allez au mac do soit. (didiou). Mais si pour vous le droit d’aller au mac do ca faut rajouter ça aux droits de l’homme fondamentaux, et ben fait, mais me sors pas « manger » si c’est mac do, et fait pas la moraliste derrière pendant 3 plombes. (pi tien tu m’as foutu de mauvais poil avec ta mauvaise foi, « liberté d’etre con » « Saez »)

  • tetatutelle

    Mais « oui bien sûr on est libre d’être con » si on en a envie pour une simple raison : ça ne dérange personne !

    « T’as pas capté que tu vis ta vie »

    Et bien si, c’est justement parce que j’exige qu’on me laisse vivre « la mienne », que je refuse que « d’autres m’imposent leur choix de vie » ! Et puis moi il se trouve qu’au moment précis où je suis au Mc’Do y’a plus qu’une seule chose que je capte : le goût des aliments que j’ai dans la bouche ! (et je n’y vais pas pour « faire style », non du tout, « ça n’est pas mon genre », j’y vais parce que « j’aime cette nourriture-là », point barre, si tu refuses d’y croire, « comme tous les décroissants », alors personne ne te peut rien !).

    « Si pour vous le droit d’aller au mac do ca faut rajouter ça aux droits de l’homme fondamentaux »

    Oh nul besoin de le rajouter, c’est « déjà dedans » ! Oui parfaitement ! Les Droits de l’Homme énonçant des « principes fondamentaux », ils ne peuvent évidemment citer les libertés individuelles « une par une », par conséquent il va de soi que le droit à aller manger à ‘l’auberge campagnarde » de 1789 est à « transférer vers le droit à aller au Mc’Do de 2010 » ! De la même façon que le droit de se saoûler avec le bon vin maison fabriqué par grand-père après les heures de vandange est à transférer sur le droit à fumer du cannabis en 2010 ! Des principes « fondamentaux » sont faits précisément pour valoir à « toutes les époques », jusqu’à la fin des temps !……

    « Fais pas la moraliste derrière pendant 3 plombes »

    Merci de ne pas échanger les rôles, la moraliste c’est « toi » ! Moi je me tue justement à l’inverse : essayer de faire comprendre qu’il faut laisser chacun faire ce qu’il veut, « sans venir lui dire qu’il agit mal » !

    « 10 euros, y’en a qui doivent faire des jours avec. »

    Alors « dans ce cas il ne s’agit pas de l’AAH », impossible ! Parce que 700 euros divisé par 10, ça fait quand même « 70 euros » ! Or comme il y a 30 jours dans un mois, ça veut dire en réalité que « même avec 300 euros mensuel » on a dix euros pour vivre « par jour » (bon, même si je reconnais bien sûr que ce n’est pas évident à gérer…..) ! Donc avec 70 euros par jour « on dépasse déjà largement les 30 jours mensuels de Mc’Do » ! Pour utiliser dix euros sur « plusieurs jours », faut être « sacrément vachement dans la misère » !……Donc sincèrement à ce niveau, « hormis les SDF, vois pas trop qui peut être concerné…… » Parce qu’en France les minimas sociaux sont là justement pour « éviter aux gens la grosse misère » !

  • tetatutelle

    Ep, correction d’un bug dans ma rédaction (méa culpa) : donc avec « 700 euros mensuels » (à raison de 10 euros par jour, on dépasse déjà largement les 30 jours mensuels de Mc’Do (puisqu’on y est pile avec 300 euros mensuels). Donc on a largement de quoi se payer Mc’Do !

  • @Stan, concernant essenciellement l’article.
    (Je n’ai pas lu les derniers post de tetatuelle et toto)
    J’ai donc lu et ne trouve rien à redire sur la vision du problème « Vauquier », je suis aussi contre le « STO », comme, je ne pense pas me tromper, tous les soutiens du revenu de base outre rhin qui quand ils bénéficient de HartzIV ont leurs boulots à 1€ qui y ressemble fort (exemple: la couturière qui se retrouve à balayer des feuilles mortes).
    Il est clair que dans ces conditions, tous on en appelle soit au DU soit au RBI pour autant qu’on ne les confonde pas comme c’est la pluspart du temps encore le cas souvent.
    La ou les choses deviennent intéressantes pour moi, c’est ta façon de mettre les deux en parallèle création monétaire et inflation pour le DU (présentée pour son côté positif et incontournable) et (glissement de tous les impôts sur le revenu vers la – c’est moi qui ajoute car tu ne semble pas avoir intégré cette dimension là) tva pour le RBI (du film).
    Ne devrais tu pas, ne devrions nous pas, ouvrir un thème spécifique, bicéphale, à partir d’un article « commun », ou de deux articles de départ qui présenteraient les grandes lignes des deux approches et tenir ensuite un dialogue qui permettrait de bien identifier les convergences et divergences des deux univers?

  • @revenudebase : ravi de vous lire dire ça. C’est justement ce que j’espérais vous faire pointer du doigt : le fait que nos deux approches arrivent des conclusions très très proches 🙂

    Je pense avoir bien compris le concept d’imposition unique sur la consommation, il n’y a pas de problème là dessus. Je pense juste qu’il faut peut être un système un poil + redistributif (ce qui peut se faire par simple différenciation des taux de TVA).

    La proposition que vous faites est séduisante, on en discute par mail 😉

  • @Stan
    Sur l’état de nos sociétés, sur le fait que nous avons encore une tendance à les penser avec une grille de lecture ne leur correspondant plus évidemment.
    Pour le mode de financement, je ne le pense pas pour l’instant. Les comparaisons sont encore à faire. Je pense que nous avons tous à y gagner en approfondissement des choses.
    Pour les taux de TVA, tout à fait: le jeu sur les taux en fonction des produits restent un outil pour les évolutions des volontés politiques du moment. Mais ça c’est de l’ordre des outils d’ajustements du moment.

  • A la lecture de ton article, je me pose immédiatement quelques questions toutes bêtes :

    – comment financer le DU?
    Si c’est un impot sur les travailleurs, ca revient à recréer le RSA socle. Si c’est par la dévaluation, j’ai peur que le raisonnement soit faussé. La dévaluation ne crée pas de valeur. Elle redistribue juste l’épargne (dont la valeur créé par les travailleurs)

    – une fois le DU mis en place, comment inciter le citoyens à occuper les travaux pénibles?
    Je comprend que l’argent ne soit pas le moteur essentiel dans certains travail mais beaucoup de jobs sont difficiles et déplaisants. Ceux-là sont uniquement occupés par contrainte. Quelle est le mécanisme de contrainte ou de forte incitation que tu proposes?

  • Clément HDB

    Pas la peine de laisser Stan répondre, je connais la chanson:
    -Le DU est censé être financé par création monétaire (cette création monétaire, qui est assez importante depuis des années, serait donc distribuée aux citoyens, au lieu de passer par les banques), si tu veux en savoir plus, va sur le site http://www.creationmonetaire.info/ ou fouille dans les vieux articles de stan.

    – L’incitation aux travaux pénibles viendra de la revalorisation de ces métiers. Le cout supérieur rendra aussi rentable d’augmenter la mécanisation de ces tâches et doit entrainer une augmentation de la productivité.

    Alors Stan, Heureux ? 😉

  • @Clément « heureux » serait un euphémisme ! Je suis comblé de joie !!! 😀