Crise de la dette : les dogmes dans l’impasse

Aucune grande idéologie n’a jamais été véritablement appliquée dans son intégralité. Le communisme bureaucratique de l’URSS ne ressemblait pas beaucoup à la doctrine de Marx et si le Libéralisme est appliqué au niveau économique par le relatif libre échange, il est loin d’être une réalité complète au niveau politique, philosophique, et -pire- à l’échelle de l’humain. Partant de ce principe, il peut être tentant, dans le monde en crise d’aujourd’hui, de profiter du choc afin d’imposer ses vues.

Mais la science économique est une discipline qui a autant besoin de cohérence théorique que de pragmatisme, et je dirais même, de modestie.

Ce qui m’amène à dire ça ? A nouveau, l’éternel débat sur la dette publique.

La plupart des libéraux, les conservateurs et aussi – à demi mots – la gauche s’accordent pour dire qu’il faut réduire les déficits publics. D’un côté, on nous raconte qu’il faut réduire les trop lourdes dépenses publiques et l’« indécent train de vie de l’État » qu’ils permettent, de l’autre on nous dit que l’argent existe et qu’il suffit de « le prendre là où il est » (sous-entendu : chez les riches et les entreprises).

A mon sens, les deux approches sont tout autant démagogiques l’une que l’autre, et chacun devrait simplement prendre un peu de recul sur la réalité de la situation. Et en tirer la conclusion qui s’impose : il faut ouvrir la possibilité d’une nouvelle voie.

Le périlleux virage libertarien

Tout d’abord, commençons par réfuter la thèse des libertariens selon laquelle cette crise est l’occasion de libérer les citoyens de l’étau de l’impôt, et de libéraliser, privatiser l’économie. Des décombres de l’État nounou naîtra l’ordre spontané, la croissance, l’emploi, les richesses et la Liberté !

Je constate moi aussi l’inefficacité totale de l’État dans nombreuses de ses interventions, je suis accablé de voir autant d’entrepreneurs galérer face à l’administration, de PME étouffées par les taxes, de voir autant d’aides apportées à certains secteurs économiques au détriment des autres. Et j’aimerais penser qu’effectivement, les dépenses publiques outrancières aspirent les richesses privées et que donc la diminution des interventions économiques de l’État enrichirait automatiquement les citoyens. Mais malheureusement, la réalité concrète est sensiblement plus compliquée.

Pensez vous vraiment que la dette soit la pire chose pour l’économie privée ? Une analyse un peu moins simpliste montre que la dette a arrangé beaucoup de monde jusqu’à présent, et premier lieu les marchés financiers qui nous ont prêté de bon cœur jusque là, notamment lorsque la bulle immobilière a éclaté en 2008 et qu’ils avaient besoin de nouvelles « valeurs refuges » (voir le graphique) pour y parquer leurs ressources financières et ainsi continuer à aspirer l’économie par la dette.

La dette est néfaste, c’est à peu près certain. Mais avant de s’insurger contre l’indécence de son montant, les libéraux devraient parfois réfléchir à ce pourquoi nous en sommes là aujourd’hui. A savoir que la dette est une affaire rentable pour l’élite politique ainsi que l’oligarchie économique qui l’entoure.

De plus, comme le rappelle à juste titre cet article de The Economist, une grande partie de la création de richesses par le privé ne sont possible que grâce au système éducatif public (et privé, souvent subventionné par l’argent public), grâce à l’existence d’un État de droit et d’une justice fiable, à des infrastructures de transport efficaces etc. Réduisez brutalement ces fonctions de l’État démocratique moderne, et c’est une grande partie des richesses privées que vous compromettrez.

Demandez donc aux grecs si la mise en péril du service de santé, le sacrifice de l’Éducation publique et la braderie des biens d’États à prix cassé sont de bonnes choses pour l’économie du pays. Le bon sens répond unanimement : non.

Mettre les fonctionnaires inutiles au chômage est très certainement nécessaire. Mais le privé serait-il en mesure d’offrir un emploi aux anciens salariés du public, comme le prétendent aveuglément de nombreux libéraux ? Encore une fois, ce n’est pas aussi simple que cela. Dans une économie marquée par l’accélération des gains de productivité et la concurrence internationale, ne nous dirigeons nous pas vers un « chômage permanent » auquel il convient de trouver de nouvelles réponses ?

Alors certes, les déficits budgétaires structurels ne sont pas tenables. Mais cela veut-il dire qu’il faille tout détruire du jour au lendemain, sous prétexte que les marchés nous disent « maintenant c’est fini » ? Une chose est de constater l’incapacité de l’État à régler tous les problèmes, une autre est de considérer que la rigueur budgétaire permettrait la croissance et qu’une économie totalement privatisée saurait forcément résoudre les problèmes de l’économie (de surcroit si cela est fait dans la précipitation).

L’inconsistance de la gauche

Mais en termes de naïveté, la gauche n’est pas exempte de tout reproche non plus. Celle-ci voudrait nous faire croire qu’elle est hors de cause dans cette crise, que c’est la faute de la droite et de l’ultra-néo-libéralisme. Mais en vérité, la crise actuelle est aussi une crise de l’idéologie socialiste.

Outre le fait que les multiples politiques de relance de l’emploi et de la croissance, en partie appliquée par la gauche lorsqu’elle fut au pouvoir, et celles de la droite jugées insuffisantes par la gauche lorsqu’elle ne l’était pas, il faut rappeler que c’est aussi la gauche socialiste qui a poussé l’idée de la monnaie commune, alors que tout économiste digne de ce nom sait très bien qu’une politique monétaire anti-inflation est techniquement contradictoire avec l’objectif de plein emploi.

Lorsque la crise éclate en 2008, le gouvernement de Sarkozy n’a fait qu’appliquer ce que la gauche rêvait de faire depuis longtemps : un plan de relance budgétaire, ainsi qu’une baisse des taux d’intérêts de la BCE pour relancer l’économie et dévaluer un peu l’euro face aux autres devises. Mais 3 ans après, cette politique n’a pas réussi à remettre l’économie dans ses rails, bien au contraire : le train continue inexorablement de dérailler. Et pour cause : lorsque l’on fait du keynésianisme sans relâche durant 30 ans de suite, cela ne s’appelle plus du Keynésianisme. C’est au mieux de la démagogie, au pire de la stupidité.

Les politiques de soutien de l’économie n’ont fait qu’alimenter une dette insoutenable sans relancer l’emploi ni la croissance, tandis que la Banque centrale européenne, coincée par sa mission de maintien de l’inflation et prise à son propre piège de soutien au secteur bancaire, fait aujourd’hui tout pour empêcher l’ajustement nécessaire : la restructuration des dettes souveraines des pays méditerranéens.

Qu’importe, il faut sauver l’euro, quitte à empiler dettes sur dettes, en maquillant le tout d’un peu de « solidarité européenne ». Les socialistes prétendent vouloir s’armer face aux marchés, mais ils ne font que se plier aux règles de ceux-ci.

La chasse aux riches

Certes, les inégalités se sont accrues ces dernières années, et quand bien même elles restent moins marquées en France que dans le reste du monde, il n’y a pas à se réjouir du fait qu’une minorité de la population s’accapare tous les jours un peu plus les richesses. Mais organiser un rapt envers les riches est-il la bonne solution ?

(plus l'indice est faible, moins les inégalités sont fortes)

Malgré l’existence incontestable d’un effroyable gaspillage de ressources par l’évasion et l’optimisation fiscale, je doute que l’augmentation des ressources fiscales soit la véritable solution. Soyons clair : dans un monde idéal, tout le monde, et notamment les riches, devrait contribuer au financement des politiques publiques. Seulement, dans une économie mondialisée, il est devenu trop facile pour les grandes entreprises et pour les riches d’échapper à l’imposition… Du coup, les classes moyennes (celles qui ne peuvent se payer le luxe de l’optimisation fiscale) paieront le prix fort, tandis que les riches se débrouilleront toujours pour échapper à la taxation. De même, les entreprises qui le pourront s’empresseront de délocaliser ou de répercuter leurs manque à gagner sur une hausse des prix.

La gauche veut nous faire croire qu’il suffit d’un peu de bonne volonté politique. Mais la vérité, c’est que les gouvernements modernes n’ont jamais été aussi faibles face aux intérêts privés des grandes entreprises.

A moins d’une harmonisation européenne très poussée (et très compliquée à mettre en place), il y aura toujours en Europe un pays qui aura intérêt à ne pas jouer le jeu, et qui, à l’image de l’Irlande pendant la dernière décennie, attirera tous les profits par une fiscalité basse. De plus, cette intégration européenne ne peut se faire qu’en diminuant encore plus la souveraineté des peuples à la faveur d’une Europe toujours plus bureaucratique et hors du contrôle de la société civile.

Cette solution, qui me semble au fond assez improbable et de toute façon bancale (il me semble normal que la fiscalité puisse s’adapter aux spécificités culturelles et économiques de chaque pays), ne peut se faire sans repenser notre modèle social.

Think again

Il serait temps que les politiciens comprennent que notre pseudo « modèle français » n’est qu’un système coûteux qui ne résout ni la pauvreté ni les inégalités ni les injustices, qui sont au contraire entretenues avec beaucoup de dynamisme. En plus d’être une véritable machine à jalousie, ce modèle là n’est absolument pas en phase avec la société d’aujourd’hui, marqué par le chômage de masse et le salariat précaire. Au lieu de résoudre ces deux enjeux majeurs et permettre à tous de vivre dignement, notre système social maintient des droits élevés pour ceux qui ont travail fixe (allocations chômage, vieillesse, etc) tandis que les autres doivent croiser le fer contre l’administration française pour obtenir le RSA.

Malgré les cocoricos périodiques à ce sujet, notre modèle est davantage un système assurantiel, qu’un système de droits universels. Il suffit de comparer le niveau des minimas sociaux en Europe pour s’en convaincre. Une étude de l’Institut de Recherches Économiques et Sociales de 2007 (se basant sur les chiffres de 2004) intitulée Les familles pauvres sont-elles plus mal traitées en France met parfaitement en exergue le problème. Je cite partiellement la conclusion:

En définitive, les revenus garantis aux familles les plus pauvres en France à travers des dispositifs tels que le RMI et l’API sont inférieurs à ceux garantis dans les autres pays européens de niveau économique comparable. Même en prenant en compte les aides au logement qui constituent en France un élément majeur de soutien des familles modestes, il faudrait augmenter les revenus garantis de 50 % ou plus pour atteindre le niveau assuré dans des pays comme les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Islande, l’Autriche et le Danemark. Dans ces pays, les familles pauvres ne sont pourtant pas particulièrement considérées comme choyées.

Et hop, un graphique extrait du rapport pour les dubitatifs :

Sans justifier le comportement incivique de ceux qui échappent à l’impôt, on peut comprendre la volonté de certains de ne pas cautionner la perpétuation de ce système couteux et inefficace. Et cela n’a rien à voir avec le refus de l’autorité de l’État ou du concept de redistribution des richesses. Il s’agit simplement de prendre en compte un comportement tout à fait humain : celui de refuser ce qui parait injuste (on parle en économie de l’effet Laffer).

Tant que les socialistes (et tout ce qui bouge d’autre à gauche) n’aura pas compris cela, leur combat restera vain. Vouloir faire la guerre au riches, c’est trop simple, trop démagogique. Et les chasses aux sorcières ne finissent pas très bien en général. Le seul moyen de rééquilibrer le financement public en France, c’est de redonner de la légitimité au système fiscal et à la manière dont sont dépensées les sommes collectées.

Un peu de modestie SVP !

Alors que le libéralisme autant que le socialisme sont aujourd’hui face à leurs contradictions, on dirait que les deux bords sont dans l’illusion qu’ils ont raison. Et le problème, c’est qu’il n’y a rien de pire que des cons qui pensent avoir raison. Car les cons, ça ose tout*.

Le système financier a beau s’effondrer sur lui-même, ce n’est pas de la capacité des citoyens à se réveiller et à réaffirmer les grands principes démocratiques dont je doute.

Non, ce que je crains le plus, c’est que la persévérance et la bêtise de ceux (à droite comme à gauche, au centre, ou ailleurs), qui croient avoir raison et seraient capables d’imposer leurs solutions. Un peu d’humilité de la part de toute le monde ne ferait pas de mal. A bon entendeur, voici une vidéo qui explique bien mieux que moi ce à quoi je fais allusion…


* dixit un petit con qui pense avoir tout compris. Jusqu’à ce qu’on lui prouve le contraire.

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24 commentaires

  • éhéh très bien 🙂

    (juste un détail, dans la partie sur « La chasse aux riches », y’a une solution qui peut avoir de l’effet, c’est le protectionnisme (après je te l’accorde, c’est compliqué aussi a envisager et ca se mettrait pas en place facilement vu le climat ambiant ))

    (j’suis toujours fan va 🙂 )

  • Et l’entrepreneuriat individuel, vous n en parlez pas ?
    Avec un pc récupéré l’on peut s y former a moindre cout (vente de fleurs par ex, pas besoin d’un business complique)

  • pupuce

    le fan club précédent m’ayant prise de vitesse, je plussoie toto.
    😉
    (quoi qu’à mon humble avis il soit trop tard pour le protectionnisme)

  • Pepito Well

    Pas mal du tout, pédagogue, clair.

    Et pourquoi finis tu par la stratégie du choc?
    Sa thèse est un poil bancal notamment en Europe ou aux Etats-Unis ou les politiques néolibérales ont étés appliquées alors qu’il n’y avait pas de guerre, pas de catastrophe naturelle, pas de coup d’État. Toutefois elle se vérifie aujourd’hui où le crack de 2008 a vu comme solution comme sortie de la cuisse de Jupiter : L’austérité.

    Et oui nous ne sommes pas aidés par ces handicapés de dirigeants.

    • @Pepito Well: Je vois la thèse de Naomi Klein plus comme un constat a postériori de ce qui se passe plus qu’une véritable stratégie. Ce que j’essaye de dire c’est qu’il faut se méfier des extrémistes de tout bord qui disent qu’il faut faire ça ou ça sans recul et discernement sur la réalité. Ces cons là veulent profiter de la situation pour imposer leurs idéologies.

      On le voit bien au niveau européen : ils profitent de la crise de la Grèce pour pousser plus loin encore l’intégration européenne, et imposer la dictature des marchés (contre leur propre intensions initiales, malheureusement). De même, la gauche veut imposer une forme de retour en arrière protectionniste et anti-libertés.

      Bon ceci dit, on peut me réfuter que je veux faire la même chose avec le revenu de vie… Mais bon, sauf réfutation complète que j’attends toujours, c’est la théorie la plus proche de la réalité de l’économie aujourd’hui.

  • Pepito Well

    @Stan

    Certes le revenu de vie est LA solution mais c’est aussi une forme de protectionnisme car le pays qui le fait ne peu le faire tout seul dans un système ouvert sans s’attirer la foudre de tous ses « partenaires ».
    J’ai tout de même l’impression qu’un brin de protectionnisme ne nous ferait pas de mal. Au moins pour rétablir un semblant de concurrence aux produits des pays sans protection social, sans normes environnementales.
    Maintenant entre ce que nous souhaitons et ce qu’il adviendra… j’ai peur qu’un gouffre abyssal soit au milieu… mais je garde un brin d’espoir quand même ne t’en fait pas.

    A coté de ça je suis bien sûr d’accord avec toi concernant le constat des extrémistes qui récupèrent n’importe quel problème pour proposer leurs jolies solutions.

  • factsory

    Il ne faut pas oublier non plus qu’une grande partie de la dette est due aux intérêts. Du coup on ne peut pas réellement dire qu’il y a eu 30 ans de relance de la consommation (relance des investisseurs, plutôt…).

    « Malgré l’existence incontestable d’un effroyable gaspillage de ressources par l’évasion et l’optimisation fiscale »
    Les deux ne sont quand même pas du tout la même chose. L’optimisation fiscale est légale et est permise par les nombreuses niches fiscales existantes. L’évasion est interdite. S’il y avait plus (et oui plus…) de contrôleurs des impôts ou d’inspecteurs du travail, ça ne serait pas du luxe. De mémoire les effectifs sont ridicules en regard du nombre à contrôler.

    On dit souvent que si on augmente les impôts sur les plus riches ou sur les grandes entreprises, ils s’enfuiront. Est-ce vrai ? Je veux dire est-ce vérifié par des données tangibles ? Ou est-ce juste du « bon sens » ?

    • @factsory :

      – oui, je n’ai pas voulu refaire le chapitre sur les intérêts de la dette… déjà que j’ai l’impression de commencer à me répéter…
      – optimisation/évasion sont effectivement deux choses séparées, mais l’effet au final n’est-il pas exactement le même (à savoir un manque à gagner pour l’Etat ?). Sémantiquement, on peut aussi optimiser son évasion fiscale (Suisse, Luxembourg, Irlande, Bermudes ? il y a l’embarras du choix !)
      – Mais le problème de la fraude n’est pas uniquement celle des riches. C’est aussi celui des gens « normaux » (ou classes moyennes) qui se rendent compte qu’ils paient beaucoup d’impôts our bien peu de bénéfices. C’est ce qui se passe actuellement en Grèce, ou personne ne veut payer ses impôts vu que cela ne servira qu’à rembourser la dette… Sinon je n’ai pas spécialement de « données tangibles » si ce n’est ce que l’actualité ressasse régulièrement…

  • @stan @factsory . sur l’evasion des riches, (j’ai pas trouvé vite fait, mais attac genre avait fait un topo, c’est genre 600 pers par an qui quittent le pays) (oui donc, broutille grave, donc ouiap ce que « l’actualité ressasse régulièrement… » : bullshit)

  • Gonzague

    Article et commentaires intéressants. Cependant j’aimerais y contribuer sur certains points.

    L’évasion fiscale est déjà bien plus présente qu’on ne peut le mesurer parce que beaucoup de riches sont déjà partis ! Les entrepreneurs et industriels français qui ont connu les années 80 ont ouvert des filiales à l’étranger, et se débrouillent aujourd’hui pour que les bénéfices restent bien loin des vampires du fisc, sans avoir besoin de s’exiler physiquement. Je le sais parce que je l’ai fait, tout comme la plupart des gens que je côtoie. De plus, il ne fut pas raisonner en termes de manque à gagner par évasion, mais plutot p

  • j’peux taper ?
    @gonzague : je pleure pour toi, pauvre chou, le vilain fifisc qui a pas voulu que tu gardes tout tes sous sous pour toi. J’sais pas tu conseilles quoi pour tes congeneres ? (moi j’interdit les paradis fiscaux, (c’est brutal je sais mais moins que vos considérations)) (et sinon, rappel tout de meme : 1 millions de millionnaires en france, ils sont pas tous partis. )

  • Gonzague

    Article et commentaires intéressants. Cependant, en tant qu’entrepreneur, j’aimerais y contribuer sur certains points.

    L’évasion fiscale est déjà bien plus présente qu’on ne peut le mesurer parce que beaucoup de riches sont déjà partis, de manière plus subtile. Les entrepreneurs et industriels français qui ont connu les années 80 ont ouvert des sociétés à l’étranger et se débrouillent aujourd’hui pour que les coûts soient en France et que les bénéfices restent bien loin des vampires du fisc, sans avoir besoin de s’exiler physiquement. De plus, il ne fut pas raisonner en termes de manque à gagner par évasion, mais plutôt par découragement: même si on ne peut fuir le fisc, il décourage de créer de nouvelles richesses ce qui est objectivement une perte pour tout le monde. L’effet Laffer est bien plus présent qu’on ne le pense, et ce à tous les niveaux de la société. Combien de gens travaillent au noir ou pas du tout de peur de perdre leurs prestations sociales ? Combien d’initiative bridées voire empêchées par la sanction de l’impôt ?

    Je voudrais revenir sur la notion d’impôts, sensés payer des services utiles à tous. C’est une belle théorie, complètement fausse dans les faits. 80% des impôts servent par exemple à payer les prestations sociales (cf études ifrap). Aujourd’hui les prélèvements servent à financer des guerres, à construire des ronds points et des hôtels de région inutiles et coûteux, à payer les privilèges d’élus et de leurs copains, à rembourser des intérêts de dette, à entretenir des gabegies dans les collectivités locales en inflation accélérée depuis 15 ans, bref de l’argent majoritairement jeté par les fenêtres. Et les fonctions régaliennes de L’Etat sont laissées à l’abandon. C’est précisément cette (affreusement) mauvaise gestion de l’argent par le corps public qui rend l’impôt illégitime, et les politiques de relance inflationnistes. Si demain on avait un Etat bien géré, à sa place, qui investit avec soin chaque euro qui lui est confié par la société civile à des fins productive pour tous, qui fournit des services de qualité moins chers que le privé ne pourrait le faire, etc, la plupart des gens seraient heureux de payer des impôts parce qu’ils auraient la preuve sous les yeux que c’est une dépense utile et non un gaspillage. Quand on est obligé de construire des murs autour de son quartier pour se protéger de l’insécurité, quand on est obligé de mettre ses gosses dans le privé pour qu’ils aient des fréquentations et des profs convenables, quand on est obligé de payer un avocat fiscaliste pour ne pas voir la majorité de son revenu disparaître dans le trou noir de la dépense publique, c’est le signe que le socialisme a échoué, qu’il a tué les libertés et la cohésion sociale avec. L’Etat est mort, vive l’Etat comme dirait Charles Gave.

    Aucun banquier n’a forcé les élus à signer des budgets en déficits. Aucun fond de pension n’a forcé les citoyens à voter pour des irresponsables social-clientélistes qui promettent à tort et à travers des privilèges à tout le monde, payés par de la dette. C’est la structure même des institutions publiques qui empêchent la bonne gestion: un élu ne sera jamais tenu personnellement responsable de ses erreurs, contrairement à un entrepreneur. La liberté va de pair avec la responsabilité, or le corps public joue avec l’argent des autres, est libre de le dépenser n’importe comment et de s’endetter pour équilibrer le bilan. Où est la responsabilité ? L’Etat est nécessaire, bien entendu, mais ses prérogatives doivent être précisément encadrées, sans quoi il finit comme aujourd’hui par faire plus de mal que de bien.

    je terminerai par ceci: l’existence d’oligarchies, notamment financière, est symbolique d’une corruption du capitalisme par des margoulins, ce qui est très bien analysé ici : http://www.objectifliberte.fr/2011/04/les-nouvelles-oligarchies-cancer-des-libertes.html

    Cordialement.

  • Gonzague

    @ Toto

    Vous n’interdisez rien du tout, vous n’avez aucun droit sur la souveraineté nationale des autres pays. Vous êtes caractéristiques des socialistes qui croient changer le monde par décret.

    De plus, l’existence même des paradis fiscaux est le pendant de l’existence d’enfer fiscaux qui poussent les gens à se déraciner pour ne pas se faire complètement tondre. Comme je le disait plus haut, si l’Etat était responsable avec l’argent qu’il nous prend, on se laisserait faire. Quand la dépense publique atteint 56% du PIB et qu’encore ce n’est pas assez, frauder le fisc et aider tout le monde à le faire devient un impératif moral, une désobéissance civile salutaire et nécessaire.

  • @gonzague, t’es brave, je t’ai dit que je pleurais deja sur ton sort, now tu me parles d’enfer, si tu veux, ca devient très lourd. T’es un radin cynique qui croit changer son monde en se préoccupant de son pognon. (c’est lui qu’a cherché il me traite de socialiste)

  • Gonzague

    @ toto

    Je ne cherche qu’à faire respecter mes droits, voilà tout.

    Hors attaque ad-hominem, qu’avez vous à nous proposez de si brillant pour changer le monde ?

  • ben on commence avec toi : tu donnes la tune que t’as économisé en t’évadant, pour que d’autres l’utilise pour financer des choses utiles (genre des choses utiles oui)
    (et si non, aussi, t’es plus autorisé a me parler.)

  • Gonzague

    @ toto

    Donc pour vous l’enrichissement personnel est-il néfaste ? Que pensez vous de la notion de profit ?

  • @toto Gonzague a raison : la seule solution pour que les riches paient comme tout le monde, c’est que les dépenses publiques soient vraiment utiles, rationalisées, efficientes. Pas qu’elles alimentent une usine à gaz dont les plus démunies ne touchent que les miettes (les créanciers ayant la belle part faut d’équilibre budgétaire).

    Faute d’efficacité de l’Etat, tout le monde y perd. Les riches comme les pauvres.

    Ceci dit, le problème de l’évasion fiscale, c’est un peu comme l’abstention : c’est une protestation stérile qui crée en vérité plus de problèmes. S’ils assument leur désobéissance fiscale, il faudrait que les riches fassent de vraies propositions (type allocation universelle) pour véritablement simplifier et limiter raisonnablement l’interventionnisme.

    Autrement, ce comportement restera tout de même à mes yeux de l’incivisme.

  • @stan : t’es en train de me dire que j’ai tors face a un mec du 1%. C’est un peu sévère ;).

    • je dis pas que tu as « tort ». je dis simplement que la solution « rackettons les riches » est stérile. (et je dis bien que l’evasion fiscale est de l’incivisme si pas de revendications)

      Faisons une vraie réforme fiscale en France où tout le monde paie de manière juste et reçoit à la hauteur de ses besoins, et ça ira mieux pour tout le monde.

  • Si c’est comme ca, lien : Aidons l’argent : http://www.aidonslargent.org/

  • nan jboude, jveux aider l’argent now.
    😛

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